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UNE bRILLANTE CIVILISATION

Dernière mise à jour : 18 mars 2020

"Sur les traces de nos ancêtres"


Les ruines du Grand Zimbabwe


“Aucun peuple du monde qui vit aujourd’hui n’ignore ou feint d’ignorer son passé, son histoire. Tout peuple du monde qui vit aujourd’hui vit avec sa mémoire culturelle. Il est nécessaire et utile de connaître son histoire, l’évolution culturelle de son peuple, dans le temps et dans l’espace, pour mieux saisir et comprendre le progrès incessant de l’humanité, y contribuer aussi, en toute lucidité et responsabilité.”

Théophile Obenga




L'histoire de l'Afrique est passionnante, en plus de contenir une incroyable richesse culturelle, l'Afrique dispose également une splendide richesse architecturale.

Nous allons avoir l'aperçu d'une brillante civilisation, située en Afrique Australe, recouvrant les territoires de l'actuel Zimbabwe et Mozambique méridional, au sud du Zambèze. Sa capitale était le Grand Zimbabwe.


Cette civilisation est l'œuvre du peuple Shona, d'Afrique Australe :

L'Empire Monomotapa


(Wikipédia)

L'origine du mot Monomotapa provient d'un puissant chef nommé Nzatismba qui prend le pouvoir au XV -ème siècle, de la région du Zambèze, au pouvoir il décide de se faire appeler Mambo ou encore Roi Mutapa , Muntoba Shuru Chamutapa , on l'appelle également Mambo. C'est de ce titre de Mwene Mutapa que découle le nom de l'Empire.

Dans l'empire Monomotapa, les constructions étaient massives, faites-en pierres taillées, et s'étendaient sur 800 hectares. D'ailleurs selon l'historien Joseph Ki-Zerbo, le nom "Zimbabwe" signifie "la grande maison en pierre".



Déclin de la civilisation :


1502 : L'arrivée des Portugais à Sofala.


1505 : C'est le début des conflits avec le Monomotapa. L'or est la raison principale pour laquelle les Portugais arrivent dans cette région. Ils remontent le fleuve du Zambèze, armés, afin d'attaquer le Roi Mwene Mutapa.


1629 : Les portugais conquirent la région, assujettissent la population, les rescapés migrent vers le Mozambique.



L'Empire Monomotapa est détruit.




Les ruines sont divisées en trois parties, tout d'abord la Valley Ruins, la Ville Haute et le Grand Enclos.


Le Grand Enclos ovale mesure deux kilomètres de diamètre.


(Source Unesco)

La construction des murs est prodigieuse. Ils font sept mètres d'épaisseurs et dix mètres de hauteur.


(Source Unesco)

(Source Unesco)

A l'intérieur de l'enclos, deux tours coniques, la plus grande s'élève à dix mètres.

(Une tour conique en ruine, Source Unesco)

Plus au sud, sur une colline se trouve l'Acropole Hill. Les murailles du château s'étendraient sur 100 mètres de long, avec une épaisseur de 45 mètres.


La vallée quant à elle était la zone d'habitation.



Au nord de la capitale il y a également d'autres ruines dont une à Inyanga, à Dhlodhlo et à Khami.


Khami s'est développé au milieu du XVIème siècle, ce sont des restes de forteresses.


"Les maisons étaient implantées sur des plateformes de pierre avec des caves aménagées sans doute pour stocker les grains ou garder le bétail."

(Histoire de l'Afrique noire,Joseph Ki-Zerbo )



(Source Unesco)
(Source Unesco)

(Source Unesco)

(Source Unesco)


Echanges commerciaux :


En plus d'être une grande civilisation, le Monomotapa échangeait beaucoup avec les autres pays. La découverte de la poterie, de la porcelaine, de perles témoigne des échanges commerciaux de la Côte Est africaine et d'Asie entre le XVe et le XVIe siècle. Le port de Zimbabwe était la ville de Sofala.



Un objet de controverse :

Les constructions ont fait l'objet de nombreuses controverses.

Karl G.Mauch prétendait que l'architecture était "beaucoup trop ingénieuse pour être celle de noirs Africains".


L'historien Joseph Ki-Zerbo ajoute que d'autres explorateurs ont attribué l'invention de cette civilisation à des mineurs phéniciens, arabes, persans ou encore qu'elle serait des mines du Roi Salomon (personnage biblique).


Par ailleurs, l'apartheid (1948-1991) a joué un rôle important dans la mise à l'écart de cette civilisation, car tout chercheur qui soutenait une origine africaine de ces constructions était soit emprisonné ou expulsé de la région. Il faudra alors attendre l'indépendance de la Rhodésie (1980), ancien nom du Zimbabwe et la fin de l'Apartheid en Afrique du sud, pour qu'enfin soit pris en compte les recherches et les preuves mettant en évidence une falsification historique et remettant en cause les thèses précédentes.


De plus l'historien Joseph Ki-Zerbo le démontre grâce aux témoignages de l'encyclopédiste et polygraphe Al-Masoudi (X -ème siècle).

Selon Al-Masoudi cette population noire, aux lèvres "charnues" était grande productrice d'or. Il les décrit comme étant insistant sur les devoirs envers les ancêtres, d'autant plus qu'ils adoraient de nombreuses divinités qui sont des animaux ou des plantes ; mais cependant ils honoraient un Dieu suprême du ciel et de la terre.


Comme d'autre peuples Africains tels que les Yorubas, les Songhaï, les Haoussas etc., les Shonas pratiquaient également la mise à mort rituelle du roi.



En 1517 l'écrivain portugais Barbosa écrivait : " Derrière ce pays vers l'intérieur s'étend le grand royaume de Monomotapa dont le peuple au teint noir vient de Sofala pour échanger de l'or et de l'ivoire". (Histoire de l'Afrique noire, Joseph Ki-Zerbo).


Pour Joseph Ki-Zerbo ces ruines témoignent de l'influence Ouest-Africaine sur le continent.


Grâce à la méthode du carbone 14, on sait désormais que les constructions datent environ du VIIème siècle s'étalant jusqu'au XVIIème siècle, donc pendant un millénaire.




Pour conclure :

Pendant la période africaine précoloniale, le génie africain a permis la construction de nombreux édifices en pierre.




Sources :

Joseph Kizerbo "Histoire de l'Afrique Noire"

Unesco Monument National du Grand Zimbabwe

Unesco Ruines de Khami


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